Yami Shin

La toute première Mangaka suisse. Récit d’une success story

Yami Shin

Derrière ce joli nom d’artiste se cache la toute première Mangaka (comprenez dessinatrice et scénariste de bande dessinée japonaise) suisse ayant rejoint le club très fermé des artistes édités et officiellement reconnus. Aujourd’hui, Yami peut vivre de sa passion. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance ! Récit d’une success story.

“ À l’école, je me souviens avoir eu pas mal de difficultés : la manière d’enseigner “mainstream” n’était pas faite pour moi et je tombais souvent sur les mauvais profs. J’avais l’impression que l’on me mettait des bâtons dans les roues plutôt que de me pousser vers le haut. A cette époque, le dessin était une vraie échappatoire pour moi, je m’y adonnais corps et âme. ”

Au fur et à mesure, Yami se découvre une passion pour le monde de la pop culture japonaise. Son trait se précise, elle se perfectionne, crée son univers, puis vient à participer à un concours organisé par les éditions Ki-oon. Sa vie prend alors un vrai tournant.

“ La maison Ki-oon est une vraie référence en termes d’édition de Manga. C’est elle qui publie, entre autres, les versions françaises de deux des plus gros succès du moment : My Hero Academia et Jujutsu Kaisen. Lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle allait publier mon œuvre, je n’en revenais pas, j’ai mis plusieurs heures à m’en remettre ! ”

Son Manga “Green Mechanic” a depuis rencontré un fort succès auprès des lecteurs. Il a notamment remporté le prix Daruma du meilleur Manga international, lors de la Japan Expo 2018. Après 7 ans de dur labeur, 6 tomes sont déjà parus. Elle nous confie qu’elle travaille actuellement sur le 7e.

Comment créer un bon Manga ?

“ Pour créer un bon Manga, il faut beaucoup de créativité, de la détermination et surtout énormément de motivation. Ce n’est pas un travail de tout repos : lors des périodes charnières, juste avant la sortie d’un nouveau tome par exemple, il peut m’arriver de travailler jusqu’à 70 heures par semaine ! ”

Mais Yami ne s’est pas arrêtée là ! Elle a récemment rejoint le corps enseignant de l’école d’arts Apolline, basée dans plusieurs grandes villes de Suisse romande. Elle y donne des cours d’illustration Manga pour les enfants et adolescents. Il s’agit de transmettre une passion, mais pas que :

“ Transmettre mon art et ma technique est une chose, mais je tiens tout particulièrement à faire passer ma valeur la plus chère : la persévérance. Je pense être l’exemple même qu’il est possible d’y arriver lorsqu’on s’accroche à ce que l’on croit et à ce que l’on a envie de réaliser. Et cela, je mets un point d’honneur à le transmettre à mes élèves ; à leurs âges, il est primordial qu’ils soient accompagnés dans la prise de conscience de leurs talents, ainsi que dans la prise de confiance en leur potentiel. Ma collaboration avec l’école Apolline, dont la principale valeur est l’accompagnement des élèves dans la réalisation de leurs projets, est donc devenue comme une évidence pour moi. ”

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